ma fille aînée n’arrive jamais à finir ses devoirs interminables après les cours, là mon fils va pas pouvoir cuire ses cookies, j’en ai pleins le Q de gérer mes retards de livrables et de recevoir de ces teny ratsy de certains de mes clients inconscients de la réalité au pays, on n’achète vraiment plus rien à conserver dans le frigo, d’ailleurs le survivant de nos électros a failli clamser le mois dernier. mais toi Joan tu fais que râler manakihana de la situation tu n’as qu’à proposer des solutions vue que tu es miseo mahay be.

J’avoue, après avoir suivi un crash course de 4 mois sur l’efficacité énergétique dans le cadre de la transition énergétique et de la décarbonation, appliqué à nos réalités de pays insulaires en développement, il y a 5 ans, j’ai bien #yabufé avec des experts locaux et internationaux. Je pourrais en dire long sur le sujet, mais bon, j’ai fait exprès d’alléger sur l’aspect architectural parce que je ne vais pas étaler mon gagne-pain comme de la vache-qui-rit sur une biscotte bien rêche. Si tu veux que je crache vraiment my extensive knowledge, va falloir me négocier des hommes-jours.

Donc voici la version concise et vulgarisée en réponse aux “ito ko miseo mahay zany sadt miseo milay manoratra lava be”

Pensez à changer vos lampes incandescentes en LED, ces reliques énergivores n’ont plus leur place dans une consommation responsable. Planifier ses repas avec un peu de stratégie permet aussi d’éviter l’heure de pointe du “pic du rice cooker” à 18h, quand tout le monde rentre chez soi. Côté électroménager, si ce n’est pas nécessaire, on n’achète pas, et lorsqu’il le faut, on opte pour de la basse consommation. Éteindre les lumières dans les pièces inoccupées est une évidence, et d’ailleurs, pourquoi autant de prises et de points lumineux ?

Ces gestes, bien qu’ils ne soient pas révolutionnaires, peuvent faire toute la différence pour réduire la surconsommation énergétique qui pousse un système vétuste déjà aux tréfonds de ses limites. Ce qui m’étonne (ou pas), c’est l’absence de véritable campagne nationale de sensibilisation sur l’efficacité énergétique. Est-ce qu’on a choisi, dans notre quête de modernité, de passer directement par la case gaspillage et surconsommation ? Après 60 ans de flottement, on essaiera peut-être de redresser la barre… mais sera-t-il encore temps quand il ne restera plus grand-chose, alors que nous avons déjà si peu ?

À Antananarivo, le prix de l’électricité se situe entre 500 et 1 000 MGA par kilowattheure (0,11 à 0,22 USD/kWh). Ces coûts élevés sont aggravés par des coupures fréquentes, contraignant ménages et entreprises à recourir à des générateurs ou à des systèmes solaires. À Cape Town, où les tarifs sont comparables (0,13 à 0,15 USD/kWh), des dispositifs d’alerte comme des applications mobiles permettent une gestion proactive du “load-shedding” avec les citoyens qui reçoivent directement des SMS pour préparer les coupures. Une telle intégration technologique assure une meilleure résilience face aux pannes.

À Saint-Denis, La Réunion, l’électricité est encore plus onéreuse (0,18 à 0,23 USD/kWh), mais la stabilité du réseau y compense largement. Moroni, aux Comores, souffre d’un tarif exorbitant de 0,33 USD/kWh, conséquence directe de sa dépendance aux combustibles fossiles et d’un réseau instable. Addis-Abeba, avec ses 0,03 USD/kWh, bénéficie des avantages de l’hydroélectricité, bien que des coupures persistent en zones rurales.

#DAMN

Le potentiel énergétique de Madagascar se révèle dans ses vastes ressources hydrographiques, largement sous-exploitées. Antananarivo, en particulier, pourrait s’inspirer du modèle éthiopien en investissant dans le développement hydroélectrique. Cela permettrait non seulement de réduire les coûts, mais aussi de stabiliser l’approvisionnement en électricité, diminuant ainsi la dépendance aux générateurs polluants et coûteux. Les choix d’infrastructures énergétiques peuvent non seulement améliorer la qualité de vie des citoyens, mais également influencer profondément l’architecture et l’urbanisme du pays.

Une gestion énergétique efficace est cruciale pour Madagascar, un pays dont les émissions de carbone sont faibles, mais où le coût de l’énergie pèse lourdement sur l’économie. Il ne s’agit pas simplement d’économiser quelques kilowatts. C’est une question de survie économique. La gestion des infrastructures et la conception architecturale des bâtiments doivent évoluer vers un modèle de consommation maîtrisée. En intégrant l’architecture bioclimatique, où l’orientation des fenêtres et l’utilisation de matériaux à forte inertie thermique permettent de minimiser les besoins en climatisation, on peut réduire la pression sur un réseau déjà fragile.

L’adoption de pratiques plus efficaces pourrait libérer des ressources pour d’autres secteurs stratégiques. Le paradoxe malgache réside dans le fait qu’en dépit d’une pollution modeste, le pays supporte un prix disproportionné pour l’énergie. La réduction de cette dépendance passe par des gestes simples, mais également par des solutions architecturales à grande échelle, comme la réduction de la consommation d’énergie liée au transport des matériaux, grâce à l’utilisation de ressources locales.

Le secteur industriel, bien que non dominant, contribue de manière significative à la consommation énergétique nationale. Les industries extractives et manufacturières sont particulièrement énergivores, augmentant la facture nationale. Il est donc essentiel d’intégrer des solutions architecturales et techniques, telles que l’utilisation de matériaux locaux, la mise en œuvre de procédés industriels optimisés, et l’intégration de sources d’énergie renouvelable. Cela pourrait se traduire par une révision des normes de construction et d’efficacité énergétique pour les bâtiments industriels, en s’inspirant de modèles déjà éprouvés ailleurs.

Le cadre législatif malgache n’est pas en reste. La loi n°2017-020 sur l’Électricité, promulguée le 10 avril 2018, introduit un mécanisme de compensation d’énergie ou “net metering”. Ce dispositif, énoncé à l’article 20, permet aux petits producteurs privés d’électricité – notamment les ménages équipés de panneaux solaires – de réinjecter l’excédent produit dans le réseau. Ce modèle, déjà en place dans plusieurs pays, pourrait révolutionner la manière dont Madagascar gère ses ressources énergétiques renouvelables.

Des villes confrontées à des défis similaires ont déjà adopté des solutions innovantes, qui pourraient inspirer Antananarivo. À Nairobi, le “net metering” a été un levier pour soulager le réseau national grâce à l’énergie solaire domestique. À Lagos, des micro-grids hybrides, combinant solaire et générateurs, permettent aux communautés de mieux gérer les coupures de courant. Dakar, quant à elle, a misé sur l’efficacité énergétique des bâtiments, en utilisant des matériaux locaux à forte inertie thermique, une pratique que Madagascar connaît, mais pourrait systématiser davantage.

Antananarivo, malgré son statut de ville autonome, voit ses capacités limitées par une loi de décentralisation qui confère la gestion de l’électricité à la JIRAMA. Toutefois, la ville pourrait encourager la création de partenariats public-privé pour développer des micro-grids urbains* ou des projets de “net metering”, à condition que des ajustements législatifs soient réalisés. Cette initiative pourrait alléger la pression sur le réseau, tout en offrant aux habitants une solution plus résiliente et durable face aux coupures fréquentes.

*Un smart grid est un système électrique intelligent conçu pour optimiser la gestion de l’énergie en intégrant des technologies avancées comme les compteurs intelligents et les énergies renouvelables (solaire, éolien). Le coût d’investissement pour un smart grid dans un PUD est généralement estimé entre 50 000 et 150 000 dollars par hectare, en fonction de la complexité et des infrastructures nécessaires. Ce système permet de réaliser des économies d’énergie allant jusqu’à 15 à 20 %, avec un retour sur investissement pouvant atteindre entre 10 et 25 % du coût initial sur une période de 10 à 15 ans. Using power and technology to deliver resilience in Hudson Yards https://www.mckinsey.com/~/media/McKinsey/Industries/Capital%20Projects%20and%20Infrastructure/Our%20Insights/Using%20power%20and%20technology%20to%20deliver%20resilience%20in%20Hudson%20Yards/Using-power-and-technology-to-deliver-resilience-in-Hudson-Yards.pdf

À Accra, au Ghana, l’implémentation de smart grids est au cœur des efforts de modernisation du réseau électrique pour améliorer la gestion de l’énergie et réduire les pertes. Le gouvernement, en partenariat avec des organisations internationales telles que la Millennium Challenge Corporation (MCC), a lancé l’installation de compteurs intelligents dans les ménages et entreprises pour surveiller la consommation en temps réel et renforcer l’efficacité du réseau. Cette initiative vise également à intégrer des énergies renouvelables dans le mix énergétique de la ville et à stabiliser l’approvisionnement, afin de mieux répondre aux besoins croissants d’une population urbaine en pleine expansion, tout en limitant les coupures de courant fréquentes.

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