En l’absence de sollicitation pour des concours rémunérés, les architectes accrédités sont souvent poussés à explorer des opportunités avec des commanditaires privés. J’ai un peu abordé ce sujet dans un précédent billet et je partagerai bientôt des expériences marquantes de mes plus de 10 ans dans le secteur de la construction et de l’urbanisme à Madagascar.
Depuis 2015, nous avons répondu à une douzaine d’appels à manifestation d’intérêt. C’est à la suite de l’un de ces appels que j’ai enregistré TRANO au NIF/Stat, même si je n’envisageais pas initialement de créer ma propre entreprise, mais plutôt de consulter pour mes collègues ou d’offrir de l’assistance en maîtrise d’ouvrage. S’engager dans la maîtrise d’œuvre exige une responsabilité considérable et de substantiels investissements pour être éligible.
Pour les débutants (les jeunes architectes en herbe que j’aspire à guider de manière pédagogique avec ces billets à la fois colorés et instructifs, retravaillés par ChatGPT), les novices, les néophytes, les dubitatifs genre ceux qui cherchent encore à comprendre pourquoi il est nécessaire d’effectuer 6 années d’études, 3 ans de stage, et de passer plusieurs examens pour intégrer un ordre professionnel, je commencerai par les bases.
Il est crucial de commencer par comprendre le sens des responsabilités et leurs limites dans l’exercice d’une profession libérale. Cela implique des décisions éclairées et éthiques, le respect des standards professionnels, la confidentialité, l’intégrité et un engagement envers le bien-être des clients. Les professionnels libéraux, tels que les avocats, médecins, architectes, ou comptables, travaillent souvent de manière autonome ou au sein d’organisations structurées, ce qui implique une grande autonomie et une responsabilité directe envers leurs clients.
Pour illustrer ce point : un architecte accredité ne peut pas s’engager directement dans la conduite et l’exécution d’un projet pour lequel il a été initialement embauché pour la conception et la planification sans un contrat clairement défini. Dans un contexte où les pratiques sont normées, cela semble simple. À Madagascar, expliquer la fonction des passages piétons et l’utilité des trottoirs, souvent réduits au profit de pylônes, souligne la complexité de la situation.
Il est important de comprendre qu’un architecte certifié ne vous facturera pas seulement pour des conseils sur le choix de la couleur des murs ou pour préparer un devis gratuitement, comme le font tous les entrepreneurs. Avant d’assumer notre responsabilité, nous devons vous informer de l’étendue de notre mission et du cadre légal de nos interventions. Dans le cas de projets financés par l’État, nous sommes soumis à un processus de sélection appelé “Appel à Manifestation d’Intérêt”.
Les entités responsables de sélectionner un consultant ou un groupement d’entités compétentes doivent alors initier ce processus de mise en concurrence. Bien que je trouve ce processus dévalorisant pour notre profession, qui aspire à créer des œuvres de qualité adaptées aux besoins, cette pratique est courante et je ne la remets pas en question. Les détails et les entités responsables de veiller à la bonne application des pratiques seront inclus dans les liens suivants
ARMP http://armp.mg/
LOI 99-023 MAITRISE D’OUVRAGE https://www.dropbox.com/scl/fi/czu3xw7jl9zdo5stj66w7/LOI-99-023-MAITRISE-D-OUVRAGE.doc?rlkey=txis9ia9duypic6xba4bgekh3&dl=0
La difficulté survient lors de la phase 2, après avoir passé la phase de présélection. La procédure ne permet pas de distinguer un design vraiment adapté, car cela n’est jamais demandé lors de la soumission des propositions techniques et financières. Ce qui est évalué, c’est la présentation de nos expériences passées, les documents attestant de la solvabilité, et l’utilisation d’une police de caractère spécifique et si jamais quelque part on n’a pas oublié de faire la somme des hommes/divisé par le coefficient du temps passé.
Je ne détaillerai pas ici ce qui se passe réellement après l’évaluation des propositions techniques, mais ayant eu l’opportunité d’observer ce processus de l’autre côté de la table, je recommande de faire confiance à l’équipe en charge de cette analyse. L’objectif de ce post est d’encourager mes collègues à ne pas abandonner la Maîtrise d’Oeuvre Publique, car c’est par ce moyen que nous pouvons améliorer les pratiques, par l’exemple, l’application de notre déontologie, le partage de connaissances, le contrôle des bonnes pratiques et l’application des règles de l’art.
Nous avons beaucoup appris de nos expériences sur plusieurs projets réglementés, et ni moi et mes collaborateurs chez TRANO, ni nos interlocuteurs dans les ministères ou organismes affiliés ou bailleurs de fonds ne regrettons ces expériences. L’enrichissement ne se mesure pas seulement en termes financiers, mais aussi en amitiés, connaissances, et expériences acquises, ce qui est notre objectif ultime.
Je rends hommage à la persévérance de ceux qui, comme nous, quelques vaillants soldats, poursuivent leur engagement dans les marchés publics de services intellectuels dans le domaine de la construction et de l’aménagement. La transparence des procédures et le processus doivent également s’accompagner d’une application diligente des textes et règlements. Si ces derniers sont obsolètes ou inadaptés au contexte du 21e siècle, il est crucial de s’engager activement pour leur amélioration et le suivi de leur application. je sais ça fait beaucoup de boulot mais c’est notre boulot.
photo : ainga né que le T.B.M. sera mis à jour genre que les Règles Généraux de Construction soit améliorées, décrétées et appliquées *crossing fingers blink blink wink wink *