en faisant quelques recherches sur les origines du Code des 305 de Ranavalona II en 1881, j’ai croisé des publications sur le sujet dans les Omaly sy Anio, heureusement mis en ligne, mais je n’ai pas encore vraiment une idée claire de l’esprit du temps, profils et ambitions des rédacteurs de ces textes, transmis durant un kabary et parmi les 1ères impressions à Madagascar.
Déjà à la base, Radama 1er a imposé l’alphabet latin dans une civilisation où le Sorabe tenait une position ésotérique mais bien pratique aussi pour les initiés. Jusqu’à ce jour, il est d’usage à Madagascar de pratiquer le sport très sportif de la rétention d’informations par le sachant, combien même tout pourrait se trouver en ligne, l’illétrisme étant l’autre pendant de la compétition.
Aussi dans des recherches aux Archives Nationales de Madagascar qui se sont surtout concentrés sur les textes sous Radama II (censés être supra innovateurs), DELVAL, LES CODES DE RANAVALONA Ière, DE RADAMA II ET DE RASOHERINA OU L’EVOLUTION DU DROIT MALGACHE ANCIEN tiré du Omaly sy Anio, n°29-32, 1989-1990 (un autre siècle sur un autre siècle carrément), d’emblée décrit le décalage calendaire totalement en cohérence avec les alphabets et la transmission de l’oralité à l’écrit. du droit traditionnel actualisé au 19è siècle.
Tout est codifié à Madagascar. tout. mais je ne sais pas si Nemo jus ignorare censetur s’applique réellement dans notre civilisation sortie des ténèbres. un exemple concret tiens. L’ouverture de Madagascar pis sa fermeture durant la 1ère moitié du 19è siècle sous les règles de Radama Ier, Radama II et Ranavolona Ière ont conduit au développement des organes étatiques encore très prospère en 2022, la douane, Ladoany et les gouvernorats, Menamaso. Toujours dans les mêmes publications, les recherches toujours dans les correspondances du Royaume Merina bien gardé au chaud aux Archives Nationales de Madagascar, dans FLORENT, LE TRAFIC COMMERCIAL DU PORT DE TAMATAVE DE 1864 A 1882, tiré du Omaly sy Anio, n°21-22,219-242, 1985 nous informe de la situation sous Rainilairivony quand le système est bien huilé :
La possession de lois écrites confère au gouverneur un prestige supplémentaire. De par la nature même de la loi, il est à la fois le chef de l’administration de la justice et de la police. Celui qui avait la charge d’un poste secondaire (zanabohitra) n’avait pas droit à la copie du code et devait par conséquent constamment se référer au gouverneur du renivohitra (chef-lieu).
Henri FLORENT, Omaly sy Anio, n°21-22,219-242, 1985
pour ce qui touche mon domaine, le bâti et l’aménagé. nous constatons que les codes ne sont venus que sur le tard et que la science a été laissée gérer par nos ombiasy et shaman locaux sur les bases d’une expertise astrologique et bien entendu sociétale. Je poursuis une lecture très lente sur le Vintana et les codifications bien cosmogonique de l’érection (oui le mot est fort) du bâti et de l’aménagé malagasy. c’est lent mais bon je cite ici RABEDIMY, VINTANA – ANDRO LE DESTIN ET LES JOURS, Un mode de représentation du Monde dans l’ancienne société sakalava du Menabe à Madagascar, 1980 et qui nous traduit le Tantaran’ny Andriana (loosely traduit en Histoires des Rois) :
le déroulement de l’année astrologique est illustré au moyen des coordonnées spatiales bien connues et souvent décrites: l’espace est conçu comme la représentation figurative d’un temps insaisissable. La maison malgache, toujours orientée de la même manière et bâtie selon un même plan, sert à la rendre concrète. L’appelation des douze mois lunaires est donc aussi celle des douze directions cosmiques, qui s’ajoutent à quatre directions cardinales. Corrélativement, les valeurs attachées aux mois astrologiques sont spatialisées et parfois expliquées à l’aide des objets matériels, dont la place à l’intérieur de la maison est rituelle et invariable; le détail parait souvent assez fantaisiste.
et son interprétation
Les explications données résument l’idée de projection des signes du zodiaque dans l’espace. Chez les Malgaches, la notion d’espace, qui sépare les vintana ambony, destin du ciel, et le vintana ambany , destin de la terre, est fondamentale dans la représentation symbolique du vintana.
Ce qui m’intéresse le plus dans ce texte c’est la phrase intermédiaire :
La spatialisation des valeurs astrologiques n’est d’ailleurs pas fondamentale, et semble s’être superposée à un système plus ancien;
geez va falloir approfondir encore et encore plus loin dans cette histoire des histoires dans les Histoires….to be continued