This morning, I brought my daughter to SOMACOU — our national textile store — and I found myself thinking of my own mother. She used to go to the markets in the most remote towns, searching for fabrics — even if they were curtains or tablecloths— to sew me the most colorful, flowery dresses. I didn’t know then that she was improvising beauty out of scarcity. I just knew I felt radiant very unique.
And at the same time in my chhildhood, my grandmothers taught me how to sew, knit, crochet and embroider. I thought it was just for fun. Only later did I learn they made a living from it — and a good one. With those hands, they stitched futures: their children went to the best schools, even though their work was sometimes seen as humble or low-grade.
In Madagascar, women have always stitched survival from almost nothing — raffia, lamba, laterite, ritual, rice, rage. But since the last 20th century, the weavers are leaving. Rural women are pulled into factories, leaving behind land, children, and knowledge — caught between hope and exhaustion. becoming more and more vulnerable to urban living. To unjust tariffs.
So this week, we will gather in that thread. We will think with our hands, remember with our bodies, and listen with our full selves. We will deconstruct the box, patch the broken, resist the rigid, and build something — not perfect, but strong enough to carry us together. Stitch by stitch, memory by gesture, we’ll honor what’s been handed down — and imagine what we want to pass on.
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Tresser des liens qui nous uniront
Ce matin, j’ai emmené ma fille chez SOMACOU — notre grand magasin de tissus à Madagascar — et j’ai repensé à Maman. Elle parcourait les marchés, dans les villages les plus reculés, à la recherche de de tissus pour me confectionner les robes les plus colorées, tellement fleuries. À l’époque, je ne savais pas qu’elle improvisait de la beauté à partir du manque (on ne vendait pas grand chose dans es années 80-90). Je savais seulement que je me sentais rayonnante, unique.
Dans ces mêmes années, mes grands-mères m’ont appris à coudre, tricoter, broder, crocheter. Je croyais que c’était un jeu. Ce n’est que plus tard que j’ai compris qu’elles en faisaient leur métier — et qu’elles en vivaient dignement carrément à force de points, elles ont tissé des avenirs : leurs enfants ont étudié dans les meilleures écoles. Elles ont surmonté malgré tout le mépris social envers ce travail considéré comme « modeste » ou « féminin ».
À Madagascar, les femmes ont toujours su assembler la survie avec presque rien — du raphia, de la soie pour du lamba, de la latérite, des rituels, du riz, de la rage. Mais depuis la fin du XXe siècle, les tisseuses s’en vont. Les femmes quittent les campagnes pour les usines, laissant derrière elles la terre, les enfants, et le savoir. Elles sont prises entre l’espoir et l’épuisement, de plus en plus vulnérables dans des conditions urbaines précaires du travail manufacturier, aux règles du commerce mondial.
Le tissu s’effiloche, mais les femmes tiennent — comme toujours.
Alors cette semaine, nous allons suivre ce pattern. Nous allons penser avec nos mains, nous souvenir avec nos corps, et écouter avec tout ce que nous sommes. Nous allons démonter les idées trop cadrées, repriser les blessures, défier ce qui nous a enfermées, et créer ensemble — non pas quelque chose de parfait, mais quelque chose d’assez solide pour nous inspiree collectivement. De fil en aiguille, mémoire après geste, nous rendrons hommage à ce qui nous a été transmis — et imaginerons, ensemble, ce que nous voulons faire passer à celles qui viendront après nous.
video très PG-18 : un après-midi chez Maro Madagascar à parler de traditions, transmissions, culture…