j’ai croisé ce post ce matin sur le mur du groupe ARTS,CULTURE, Vie Communautaire à Antananarivo Madagascar et comme j’ai rien à faire à part rédiger des kilomètres de cahiers de charges et touça, j’ai creusé un peu sur le quotidien des malgaches pendant la petite phase “British” durant la 2è Guerre Mondiale.
Ce petit film de propagande en pleine Opération Ironclad de son Excellence Alfred Hitchcock a été censuré à sa sortie et pourquoi donc? Visiblement les Anglais ne se sont pas empêchés de balancer quelques pics aux Vichystes et aux résistants occupants de Madagascar dans ce court métrage sur leur empire colonial.
C’est d’autant plus intéressant de voir dans le casting de ce film (censuré pendant 50 ans), Jules François Clermont, un acteur de la Résistance, sans aucun doute un agent double, sous le nom de DZ 91, Pied-Noir, avocat installé à Madagascar depuis des années, je ne crois pas si le type soit de la trempe de Paul Dussac mais ses interventions musclées démontre d’une société française résidente de Madagascar très vocale sur leur improbable autonomie :
The new one-man post (Madagascar Libre) averaged 45 minutes each night. Mr. Clermont is extremely versatile: he speaks in French, Malgache and the trade Creole patois used by Indian and Chinese merchants in Madagascar. His personality is powerful and somewhat disreputable. He never minces words and both his idioms and his anecdotes are frequently vulgar without being coarse.(…) his Broadcasts from “Madagascar Libre”, where his line was – “do not join the British, do not join the Americans, do not join de Gaulle – remain French and independent – denounce Vichy and the Axis and rally to the United Nations”
Alors qu’en 1947, l’Inde quitte le joug de l’empire britannique non sans douleur, Madagascar plonge dans la guerre civile. Cette parenthèse anglaise nous avait sans doute inspirés à l’Indépendance. Tout le monde sait qu’en ce moment je me passionne pour 1776, Hamilton, Bridgerton (WTF?), le Brésil, tout cela à peu près à la même époque où Madagascar aussi avait débuté son processus d’unification (bénéfique ou pas) par les campagnes d’Andraianampoinimerina et se pousuivant par l’embryonnaire ère Meiji de Radama 1er (cette piste je l’ai piquée de chez Mose Njo mon article préféré mostly définitivement). Je plonge en ce moment dans cet univers de descendants de Pirates, Marchands d’esclaves, Mercenaires, des Beniowski, qui pouvaient libérer des colonies par des parties de batailles navales, des alliances indigènes et intra-mare, des marchandages tout courts pour bâtir des États aux puissances toutes égales à leurs Mère-Patries. Je dois commencer la lecture LES PIRATES DES LUMIÈRES OU LA VÉRITABLE HISTOIRE DE LIBERTALIA, David Graeber (swear to God si je n’avais pas pris toute ma vie à faire de l’architecture je me serai occupée à harceler ce type mais bon c’est tellement dommage maintenant) du coup je dois encore finir de lire ma série de John le Carré et du truc de Beaujard sur les Antemoro.
Ça aurait été intéressant d’imaginer notre présent sous d’autres auspices mais pour l’instant on va d’abord continuer à s’éduquer sur notre Histoire passée histoire de mieux rédiger le présent. Je termine ici ma pause du matin par cet extrait du script de Hitchock et un retour sur l’Histoire.
(Michel) rappelle que “les Anglais ont déjà volé à la France les Indes et le Canada.”
Hitchcock’s Aventure Malgache (or the True Story of DZ 91)