ONUDI, “Promotion des matériaux locaux de construction à Madagascar”, 1983
“Le projet s’est délibérément orienté vers le perfectionnement et la production sur place de la petite presse à main du type CINVA-RAM. En collaboration avec l’EES Polytechnique, il a mis au point une telle presse en deux versions pour deux formats de briquettes. Alors que le rendement de la presse CINVA-RAM traditionnelle est d’environ 250-300 briques par jour, les presses développées par le Projet peuvent produire 500 voire 600 briques par presse et par jour. Elles coûtent à l’heure actuelle, pour les deux versions, entre 700.000 et 900.000 FMG. L’EES Polytechnique en vend une cinquantaine par an, représentant sa capacité de production alors que les commandes dépassent ce chiffre. Ces commandes sont faites directement sans l’intervention du Projet. Quant à celui-ci, il dispose en permanence d’une dizaine de presses qu’il va céder à son successeur DP/MAG/89/013 afin que ce dernier puisse continuer à les mettre, à la demande, à la disposition des collectivités, d’organismes de développement, etc., désireux de produire un nombre limité de briques. Les mêmes presses sont également utilisées pour la formation lors des projets et sont sollicitées. Enfin, deux presses sont plus particulièrement destinées à être prêtées à certains organismes pour être copiées”
Pourtant, aujourd’hui, force est de constater que cette initiative semble avoir disparu, laissant une lacune dans le paysage actuel du développement des matériaux locaux. Comment expliquer que ces presses, qui étaient censées être transmises pour continuer à servir les collectivités et les artisans, n’ont pas perduré ? Ce projet, pourtant conçu pour renforcer l’autosuffisance et former les artisans en leur fournissant des outils modernes, aurait pu durablement transformer l’économie locale. L’absence de continuité nous rappelle combien il est crucial d’assurer un soutien institutionnel à long terme afin d’éviter que des innovations si prometteuses ne disparaissent faute de suivi. Il est désormais essentiel de réfléchir à la manière de raviver de telles initiatives pour atteindre enfin les ambitions formulées il y a plus de 40 ans.
Le projet reposait sur trois axes essentiels. D’abord, l’identification des matières premières comme l’argile, le calcaire et la pouzzolane, transformables localement en matériaux compétitifs, notamment via la production de briques stabilisées en terre et en chaux. Ensuite, la formation des artisans et des petites entreprises à des techniques modernes, comme l’utilisation de mélanges ciment-pozzolane pour les briques, tout en préservant les méthodes traditionnelles. Enfin, la mise en place d’une chaîne de production décentralisée, visant à rapprocher les unités de transformation des sites d’exploitation pour réduire les coûts et maximiser les bénéfices économiques locaux. À long terme, ces actions auraient pu non seulement renforcer l’autosuffisance du secteur de la construction, mais également dynamiser les PME et les coopératives artisanales à travers tout le pays.
En 2024, il devient primordial de diffuser que les plans de la machine CINVA-RAM sont disponibles en open source à Madagascar afin de favoriser une diffusion large et accessible. La mise à disposition gratuite de ces plans permettrait de lever les barrières économiques qui empêchent de nombreux pays en développement, comme Madagascar, d’accéder à des outils essentiels pour produire des matériaux de construction locaux. En démocratisant l’accès à ces équipements, les communautés locales pourraient non seulement produire leurs propres briques de terre compressée à faible coût, mais également s’approprier une technologie éprouvée qui favorise des constructions durables et respectueuses de l’environnement. Rendre ces plans open source contribuerait à un modèle de développement plus inclusif et résilient, en permettant à un plus grand nombre d’artisans, de PME et de coopératives de s’engager dans des pratiques de construction locales, tout en réduisant la dépendance aux importations coûteuses. C’est une opportunité d’accélérer le mouvement vers une économie circulaire basée sur l’autosuffisance et la durabilité.
Aujourd’hui, bien que des avancées aient été faites, Madagascar fait toujours face à des défis considérables pour atteindre cette autosuffisance. L’adoption des briques stabilisées a certes progressé, mais la dépendance aux importations reste forte. Cependant, avec l’émergence de nouvelles technologies et un intérêt croissant pour des matériaux durables, la situation actuelle présente des opportunités pour accélérer cette transition. Les initiatives récentes en faveur de solutions bioclimatiques et de pratiques frugales montrent que Madagascar peut encore tirer profit de ses ressources naturelles pour bâtir un avenir durable. Toutefois, cela nécessitera un engagement accru des acteurs publics et privés ainsi qu’un soutien à l’innovation pour matérialiser les ambitions de l’époque.
CINVA Housing Studies – Leonard J. Currie Slide Collection
https://curriecollection.blog.lib.vt.edu/cinva-housing-studies/
CINVA-RAM teardown and rebuild- how does it work?
https://www.youtube.com/watch?v=QYo2JywVup0&fbclid=IwY2xjawFUBV5leHRuA2FlbQIxMQABHaiNyk5A2Q9avnQ-Bc7E1IqQ0lsKngEuHsbd5wtjZ2adaWAndq__izB_2Q_aem_nA5mBoCo0sSiUitPqlGpkw
Open Source Compressed Earth Block Machine
https://wiki.opensourceecology.org/wiki/Cinva_Ram/Schematics
The CINVA-Ram, which was designed by Raul Ramirez at the Inter-American Housing Center (CINVA) in 1956, is the oldest, truly low-cost, portable soil block press, and numerous manual presses produced in different parts of the world are based on the design and working principle of this machine
https://www.facebook.com/jogany/posts/10158300925476129?__cft__[0]=AZVtP6o2Ly8jTRI49iZ0WYtHkF7Q9Hleyt4BhhtvKPsOSLpsCdYW7D9YsjUO3n3uMiiOUOa1RoG42WqZNSQg1UoCPACjhE_pxx3M0wVLB_fKN2CgWIOcLcs6c6tqN0X6VNNMTUgcZ4ZcvhGr1xeoA6x8goyP25uZMWhbiBpmFPa8yw&__tn__=%2CO%2CP-R
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