entre 1500 and 1930, plus d’un demi million de malgaches ont été exilés dans des contrées lointaines par la traite d’esclaves. plusieurs rares écrits démontrent que la trait est bien plus ancienne menée par les arabes à destination du Moyen-Orient. Mais les informations sont plus étoffées sous la domination européenne de l’Océan Indien. Si on connaît bien les diaspora des Mascareignes et maintenant on découvre celle d’Amérique du Nord, je voulais pour les prochains mois creuser, avec mes ressources et mon temps très limités, donc chercher un peu plus sur celles du Cap en Afrique du Sud, de l’Amérique du Sud et débuter ici par …. l’Asie.
La piste a été lancée lorsque j’ai lu sur le prisonnier de Batavia (Jakarta) avec qui le Néerlandais Cornélis Van Houtman a pu apprendre les rudiments du malgache et en produire le 1er dictionnaire bilingue Malais-Malgache en 1603. J’ai par la suite retracé sur plusieurs publications dont celles sur le VOC, United East India Company (Dutch: Verenigde Oostindische Compagnie , largement exploré par l’universitaire Yvette Ranjeva-Rabetafika et aussi les archives de l’East Indian Company anglais.
Des malgaches en Indonésie au 17è siècle ?
On avait déjà retracé l’épisode du fils du Dian Ramisema , Andriandramaka, rebaptisé Dian Ramach par les Jésuites portugais à Goa en Inde en 1613 or 1614 (Princes : https://purplecorner.com/princes/). Mais cette fois-ci on se retrouve à la source austronésienne. Comme une ironie de l’Histoire, des individus dont des ancêtres ont été déplacés pour peupler l’île de Madagascar (déjà occupée par leurs ancêtres bantous et sans doute un autre peuple primitif) ces individus reviennent de force donc dans leurs régions d’origine. Les Néerlandais très bien implantés dans l’Océan Indien avait donc débuté la très dure liaison maritime Indonésie-Madagascar en 1672 notamment vers les mines d’or de Salida où la mortalité est très forte ou vers Bantam ou Benten, alors la capitale mondiale des épices, sur le l’île de Java.
C’est en retrouvant le nom indonésien d’une de leur destination que j’ai pu trouver pas mal de littérature sur cette autre tribu perdue. Bencoolen sur l’île de Sumatra est aujourd’hui Bengkulu plus connue par la présence du Fort Marlborough sous l’occupation anglaise.
Les malgaches ont été principalement exploités pour devenir des employés de maison, des contrôleurs dans les plantations de caoutchoucs et des gardes du corps. Sûrement ils ont été enlevés ou échangés contre de la poudre et des fusils d’Antongil et de Saint-Augustin et puis plus efficacement de la Baie de Magelage, Maringaan, Majunga. 100 ans après la rencontre de Van Houtman avec ce prisonnier sans doute Antandroy, la machine esclavagiste européeenne maintenant bien implantée dans l’Océan Indien ramène plus de 200 malgaches en moyenne par bateau.
Malagasies, on the other hand, had a reputation for being more intelligent and harder working than their Asian counterparts. In 1684, the company’s directors observed that Malagasy slaves on Barbados were the “most ingenious” of that island’s blacks in learning trades such as blacksmithing, bricklaying, carpentry, cooperage, and masonry,17 a belief that undoubtedly underpinned their 1685 instructions that the Malagasies ordered for Priaman should be trained as craftsmen and artisans.
The East India Company and the Madagascar Slave Trade, Virginia Bever Platt
Cette référence aux compétences de cette communauté bien que déracinée prouve leur diligence dans le maintien de leur habitat dans une région où le Rumah Adat abritait les puissants et dont le Trano Kotona, case malgache en bois, est familier.
paymaster received an advance of $450 to build 30 huts to house the 167 Malagasy slaves who had just arrived on the Clapham;49 later that year local officials informed London that they were building 60 huts to accommodate the 199 slaves brought by the Arabella.50 However, these structures’ durability apparently left something to be desired; early in 1719, the Court noted that the few houses in the slave compound in good condition had been repaired or rebuilt by slaves themselves with materials they had stolen
The East India Company and the Madagascar Slave Trade, Virginia Bever Platt
Aussi j’ai pris un très très long moment pour retrouver l’origine du Malabary , vêtement devenu traditionnel malgache, et des motifs très criardes des lamba mais d’origine indienne venant d’une communauté d’origine…africaine.
Malabar is a generic term for the southwest coast of India, particularly northern Kerala, and a local source of Indian slaves trafficked by the Portuguese and the Dutch VOC (Machado 2004). These slaves, in a perverse irony, were often carried back to Africa, becoming household slaves to the Dutch burgers at the Cape.
Tracking the origins of African slaves in the Indian Ocean through personal names: the evidence of Sumatra records, Thomas Vernet & Philippe Beaujard
Dans cet épisode je commence à retracer, encore une fois, la touche coloniale qui en fin de compte fait de notre héritage un amalgame de traditions et coutumes venant d’un monde globalisé . syncrétisme.
A 1709 report that the factory’s slaves were poorly clothed because suitable cloth had not arrived from India prompted the purchase locally of a small quantity of ordinary ginghams as a temporary solution to the problem.
Redalyc.Ending the history of silence: reconstructing European Slave trading in the Indian Ocean
Mare Indicum
La colonie de Bencoolen aura encore vu des africains débarquer au 19è siècle dont beaucoup sont restés pour créer le village de Kampung Afrikan Purworejo et donner naissance à une descendance créolisée Belanda Hitam des Indo-Africains dont certains ont pu faire carrière et produire des générations d’élites (car ces recrues provenaient initialement des princes des tribbues des colonies hollandaises de la Dutch Gold Coast ambitieux des privilèges de cette nouvelle classe sociale). Mais quid des malgaches? Il s’avère que les bâteaux ont cessé d’en débarquer après que les colons ont constaté la dureté du périple maritime et ceux restés dans Fort ont été décimés par les maladies. Chose curieuse et un clin d’oeil du destin
The most widely spoken language in the province, Rejang, is unusual as it is the only Bornean language to be spoken in Sumatra (and one of three outside of Borneo other than Malagasy in Madagascar and Yakan in Basilan).
MaSEIS (Mathematics and Science Education International Seminar 2019)
Je ne sais pas. Je me dis qu’il y a de la résilience dans notre peuple. Quelque part sur Sumatra doivent exister des descendants de ces exilés, peut-être des marrons comme Surapati le héros balinais , des descendants métissés avec les indonésiens comme mi 16è siècle pour Francisco de Arobe fils d’André Mangache et devenu chef d’une lignée princière en Équaterr. Après presque 600 ans cela ne semble pas être possible et pourtant on a bien pu retracer nos cousins de l’état américain de Virginie, d’Equateur et du Pérou et même jusqu’en Australie. quizàs quizàs.
A piece of ancient graffiti has been carved into the wall of one of the former cells or barracks. Written in Dutch, presumably by a soldier or prisoner, it has been translated as “Whoever observes this compass, don’t get angry to the one who makes this scratching. Remember that the misery and time make me scratch here, and when I write this.” in Bencoolen
The Thrifty Traveller
Strolls Around Asia, Europe & Beyond
La littérature dans ce domaine est ultra dense et dispersée dans plusieurs langues. Je me tente en ce moment à explorer les documents des portugais et plus à l’Ouest des espagnols, mais là où je serai sûre de trouver des pépites seraient dans les fonds en langue arabe et hollandais tout en remerciant la rigueur des ports anglophones et francophones maîtres de l’archivage des enregistrements des bateaux.
quelques sources :
The East India Company and the Madagascar Slave Trade, Virginia Bever Platt, The William and Mary Quarterly, Third Series, Vol. 26, No. 4 (Oct., 1969), pp. 548-577
VANF ANTRANONKALA : Nommer un pays, c’est écrire son histoire
Tracking the origins of African slaves in the Indian Ocean through personal names: the evidence of Sumatra records, Thomas Vernet & Philippe Beaujard, Thematic issue of Afriques on East Africa and the Indian Ocean
Using Diverse Sources of Evidence for Reconstructing the Past History of Musical Exchanges in the Indian Ocean Roger Blench, The African Archaeological Review, Vol. 31, No. 4, Special Issue: Africa and the Indian Ocean (December 2014), pp. 675-703 (29 pages)
De Madagascar à Sumatra : une route négrière peu commune. Le voyage du navire Binnenwijzend de la VOC en 1732
International Institute of South Asian Studies Newsletter Human trafficking in Asia before 1900. A preliminary census
Tropen Museum A profitable Business but for whom