Depuis un bon moment, peut-être des mois ou même des années, une préoccupation me préoccupait. Cette pensée a pris une forme concrète lors d’un échange avec un collègue architecte jetsetter dans la salle d’attente d’un aéroport, alors que nous attendions notre vol pour retourner à Tana après des missions respectives de 48 heures. Cependant, c’était hier matin, lorsque nous avons discuté avec une collègue d’un projet sur lequel je travaille depuis près de deux ans, que j’ai réalisé l’importance de réfléchir collectivement à un sujet qui me passionne : le respect de l’alignement.

alors moi et l’alignement et le respect. 

Ma relation personnelle avec l’alignement et le respect mérite une attention particulière. En urbanisme, l’alignement réfère à la régulation de l’implantation des bâtiments par rapport aux espaces publics, comme les rues et avenues. Ce concept, essentiel pour la planification urbaine, a des implications notables comme l’uniformisation de l’espace public et la préservation des vues. pour une architecte qui ne peut pas s’empêcher de rajouter des percements, des fissures, des diagonales et des transversales dans ses quadrillages genre le laka dans le fanorona, ça tombe totalement sous le sens de “jouer” avec les règles pour aboutir à des formes et des modes d’occupation … vernaculaire…c’est le mot vê?

Pour mieux expliquer la nécessité de s’aligner avec le bien commun, je prendrai l’exemple du “pas géométrique” dans le contexte des points d’eau et du littoral. Le “pas géométrique” est un concept colonial importé des Antilles sous l’ère de Colbert et La Compagnie française des Indes occidentales dans leurs engouement à tout vouloir ordonnancer. Je soupçonne que ces pratiques s’inspirent des villes idéales de la Renaissance, mais je n’ai pas approfondi cette piste. Creative Writing Coach a suggéré que je développe davantage sur le “pas géométrique”. Pour plus d’informations, je vous invite à consulter l’article Wikipedia  https://fr.wikipedia.org/wiki/Zone_des_cinquante_pas_g%C3%A9om%C3%A9triques sur la Zone des “Cinquante pas géométriques” qui illustre l’ambiance de l’époque. 


/prompt : tamatave city sea port in the 19th century view of houses and beach 

Vous pouvez aussi découvrir les récits sur Fort-Dauphin et le gouverneur Ramananolona dans cet article de Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo  https://labodiplo.wordpress.com/2014/08/10/ramananolona-la-fidelite-et-la-loyaute-dun-prince/  qui décrit la prise du Fort de Flacourt appartenant alors aux Français, ah bon?

Bien avant 1896, la ville de Tamatave a été créée et a obéi à la règle du Cinquante pas, . À cette époque, il y avait un équilibre relatif entre les impératifs commerciaux et la gouvernance, avec une ville en développement par concessions attribuées à différentes nationalités et groupes. Et pourquoi cela? c’est encore l’époque de Radama I, non? souveraineté territoriale, non? Ben voilà, à l’époque même de Jean René, la ville de Tamatave a été créée sous cet équilibre relatif entre les impératifs commerciaux et la gouvernance, avec une ville en développement par concessions attribuées à différentes nationalités et groupes. genre là tu as les Américains, ici les Français, là-bas les Religieux, loin les Tanambao bref. on s’aligne quoi.

le filaos pour délimiter le pas géométrique à Manakara Be

Cependant, pour nous, Malgaches, l’aménagement a toujours impliqué des constructions colinéaires pour la défense ou éloignées des points d’eau pour éviter les inondations. Nos Ntaolo avaient déjà compris, à leur manière, le respect de l’alignement. J’aimerais partager davantage sur ce sujet, mais cela attendra un prochain chapitre que je puisse étayer la documentation du genre quelle serait exactement la ligne qui guiderait notre mode d’alignement, cosmogonique bien sûr mais encore. Il est regrettable que certaines pratiques se soient perdues depuis l’ère post-indépendance, notamment l’urbanisation dans des zones inondables et la destruction des mangroves.

dans la mangrove à Morondava
front de mer de Morondava qui ronge la ville petit à petit

éduquer. éduquer. éduquer.

Mon ami Njiva a partagé une annonce sur le lancement du commodo/incommodo du PUDi de Majunga https://www.facebook.com/communeurbainedemahajanga/posts/pfbid02pzBEoKvWN8dsbbK6knguKhgfDM2eJnWR5ijHbhNx2aYhwjJGeZV2td5gSy4wEe81l , une excellente occasion pour les citoyens d’apporter leur contribution. Les procédures de commodo et incommodo, du latin, signifiant “pour le confort et l’inconfort”), cruciales dans la préparation d’un plan d’urbanisme, permettent aux citoyens de jouer un rôle actif dans le développement de leur communauté. Enfin, pour ceux qui s’intéressent spécifiquement à Madagascar, je recommande le site de l’Observatoire du Territoire du Ministère de l’Aménagement du Territoire https://observatoire-territoire.mg/  et des Services Fonciers, ainsi que MATAc pour consulter les prescriptions urbaines sur votre terrain https://www.matac-madagascar.mg/.

c’est vraiment dommage.

Il est déplorable de ne pas tirer profit de nos pratiques ancestrales, surtout compte tenu de notre vulnérabilité aux catastrophes naturelles. Plusieurs pays ont montré de la flexibilité dans l’aménagement des berges ou du littoral, mais chez nous, l’empiètement semble être la norme sans justification valable. En tant qu’architecte, je trouve que le terme anglais “coastal setback” se marie parfaitement avec l’idée d’alignement. il y a aussi la notion de pragmatisme dans cette expression, prendre du recul pour la collectivité et de façon durable, sustainablement.

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